Sunday, March 15, 2009

Dédé à travers les brumes



Fiction documentée située entre le début de la formation du groupe musical Les colocs et le suicide du chanteur André Fortin, le film propose un regard inquisiteur sur son passé. Un hommage ressentit aux colocs et au parcours de Dédé.

La voix et le profil de Sébastien Ricard ressemble au chanteur comme deux gouttes d’eau. Loin de se cacher derrière le fait historique, le scénariste s’est plutôt permis d’ inventer quelques scènes ou André se retrouve seul avec lui-même.

Si le film se dirige tranquillement dans le sillon du dernier album des Colocs intitulé
Dehors novembre, le film commence sur une note beaucoup plus séduisante. Les membres de ce qui allait devenir les colocs, débordant d’énergie, improvisent des soirées entre amis dans un vieux loft montréalais. Une petite communauté artistique prend forme et chacun alimente le groupe à sa façon.

La musique est au coeur des rencontres amicales et amoureuses. Elle inspire ce qui est vu et dirige le regard. Le film commence et se termine sur une animation au service de Belzébuth, chanson introspective majeure de André Fortin, lui qui avait fortement influencé le monde de l’animation avec ses vidéoclips.

Personne ne peut affirmer connaître les causes exactes qui ont poussé André Fortin à se faire Hara Kiri le 8 mai 2000 cependant le film propose quelques pistes documentés qui permettent d’y voir plus clair. Artiste engagé, souverainiste, fragile, amoureux et solidaire.

Wednesday, March 4, 2009

The wrestler



Director: Darren Aronofsky
Writer: Robert D. Siegel
Actors: Mickey Rourke, Marisa Tomei
and Evans Rachel wood.

Épuisé par le temps et sans ressource un ancien lutteur professionnel court un circuit amateur la fin de semaine. Suite à un match violent rappelant la mise en croix du christ (Barbelé, échelle et punaises), il subit un arrêt cardiaque. Sans réelle période de convalescence il se heurte à une réalité anonyme et ennuyante qu’il échange volontier au prix de sa vie, contre sa passion.

Dos à la caméra et courbé sur une chaise, Randy the Ram apparaît au troisième plan. Les nombreuses cicatrices de Rourke et son visage boursouflé en gros plan évoque à lui seul son histoire et son champ d’action. Il dort dans un vieux Dodge Ram, vit dans une maison mobile, se promène entre l’hopîtal, la légion américaine, un bar de danseuse et un magasin un dollar.

En prenant soin de rester neutre et de ne pas tomber dans la morale, The wrestler explore le revers du rêve américain. Randy le verbalise bien dans un moment touchant avec sa fille : I use to try to pretend you don’t exist but I can’t.... Parfois très drôle mais aussi triste, The wrestler ne laisse pas indifférent.

L’éclairage hétérogène des scènes ansi qu’une sensibilité ISO élevé donne un caractère grossier à l’univers proposé. La fragilité du milieu et des personnages se ressent dans les vibrations de la caméra épaule. Et malgré la vulnérabilité de Randy face à sa nature, la caméra préserve la dignité dont il a besoin pour être humain sur l'écran.

Moment Fort : Lors d'un combat, Randy lance son adversaire par dessus les câble et le projète dans la foule. Un handicapé lui tend une jambe et la foule scande: Use is leg, use iS LEG, USE IS LEG.

K.B: 7/10 * À voir

IMDB: 8.5/10 (37,570 votes)